La matinée a débuté par un thé, ou un café, d’accueil, selon la tradition bouddhiste qui se fonde sur la pratique de dana, c’est à dire du don.
A 9 h 30, les Reliques du Bouddha offertes en mai à l’UBF par le Grand Patriarche de Thaïlande, ont été amenées en procession devant la grande statue du Bouddha qui s’élève dans la Pagode. Elles ont d’abord été déposées sur le sommet du Stupa qui reproduit la Montagne d’or de Bangkok, lieu de résidence des Reliques 110 ans durant.
Après avoir conduit une courte mais intense méditation, le Révérend Olivier Wang Genh, Président de l’UBF, a rappelé l’historique de l’évènement et a tenu à renouveler les remerciements de l’UBF au Grand Patriarche ainsi qu’au Vénérable Nyanadharo et à tous ceux qui ont participé à la venue des Reliques en France.
Olivier Wang Genh a également transmis plusieurs messages de sympathie reçus de personnalités, notamment de Monsieur le Président Jacques Chirac : en tant que Maire de Paris à l’époque, c’est lui qui a naguère accordé la Pagode à la communauté bouddhiste aux termes d’une convention à l’époque très généreuse.
Monsieur Dennis Gira, qui représentait Monseigneur André Vingt-Trois, a ensuite touché l’assistance par quelques mots empreints de chaleur et d’une grande ouverture.
Magnifique illustration de la richesse du Bouddhisme qui sait être un et pluriel à la fois, les rituels se sont succédés, accomplis tour à tour par le Theravada et plusieurs écoles du Mahayana, y compris du Vajrayana : Zen Kwan Um (Corée), Village des Pruniers (Vietnam), Zen Soto (Japon), Shugendo (Japon), Kagyupa et Guélougpa (Tibet).
Les Reliques ont alors pu être installées dans le sanctuaire préparé à leur intention, sous le socle de la grande statue du Bouddha.
Désormais, elles vont y être visibles par les trois baies vitrées de la crypte repeinte et aménagée durant l’été par Federico Procopio et son équipe - un grand merci à eux.
Les délicieux repas proposés par le Foyer vietnamien de la rue Monge et la Francophonie cambodgienne ont alors été les bienvenus pour récupérer des forces avant les importantes discussions de l’après-midi : comment s’organiser pour permettre à tous ceux qui le désireront de pouvoir se recueillir devant les Reliques.
Car l’installation des Reliques à la Pagode marque le début d’une aventure où tout reste à construire.
Les Reliques ont été confiées à l’UBF, pour que la France et l’Europe entière puissent en bénéficier.
Pour cela, il faut des locaux en mesure d’accueillir le public d’un bout de l’année à l’autre.
Pour le moment, c’est loin d’être le cas. La Pagode de Vincennes, qui appartient à la Ville de Paris et dont l’UBF est concessionnaire depuis 2004, est située dans un site privilégié, mais les bâtiments datent de l’exposition coloniale de 1932, et s’ils sont classés monuments historiques, ils sont aussi dans un état de vétusté avancée. Il n’y a pas de chauffage et l’eau doit être coupée en hiver à cause du gel. Cela signifie 5 mois de fermeture sur 12 ! C’est énorme.
Par ailleurs, il n’est de « Pagode » que si une communauté monastique anime la Pagode. Malheureusement, le petit édifice connu sous le nom prometteur de "Maison des Bonzes" est inhabitable : il n’y a ni eau ni électricité et le plancher s’effondre.
Le Pavillon du Togo, jadis somptueux, est interdit au public car il risque de s’effondrer. Ce serait bien dommage : la charpente est un ouvrage splendide. Des panneaux en bois sculpté ornaient autrefois les murs, mais ils ont disparu depuis longtemps, volés ou détériorés. En revanche, dd’admirables peintures murales sont encore visibles, bien que pâlies par le temps et les intempéries.
Tout cela pour dire que l’Union Bouddhiste de France, dépositaire du Trésor à elle confié par la Thaïlande, a de grands chantiers à mener à bien, pour pouvoir répondre à la demande légitime des bouddhistes et de tous les visiteurs potentiels :
pouvoir venir saluer les Reliques en toutes saisons.
L’UBF vous remercie par avance de votre aide.